n° 1425
La tenture dite de La Dame à la licorne est une composition de six tapisseries du début du xvie siècle. Chef-d'œuvre des débuts de la Renaissance française, elle est conservée au musée national du Moyen Âge-Thermes et hôtel de Cluny, à Paris.
Toutes les tapisseries reprennent les mêmes éléments : sur une sorte d'île plantée de touffes de fleurs vivaces, de couleur bleu sombre qui contraste avec le fond rouge vermeil ou rose semé d'animaux et de branches fleuries arrachées à leur tronc, on voit une femme entourée d'emblèmes héraldiques, une licorne à droite et un lion à gauche, parfois accompagnée d'une suivante et d'autres animaux.
Cinq de ces représentations forment une allégorie des cinq sens symbolisés par l'occupation à laquelle la Dame se livre :
le goût : la dame prend une dragée que lui tend sa servante et l'offre à un perroquet ;
l'ouïe : la dame joue de l'orgue ;
la vue : la licorne se contemple dans un miroir tenu par la dame ;
l'odorat : pendant que la dame fabrique une couronne de fleurs, un singe respire le
le toucher : la dame tient la corne de la licorne ainsi que le mât d'un étendard.
La sixième tapisserie, sur laquelle on peut lire la formule « Mon seul désir » (encadrée d'initiales A et I) sur une tente, est plus difficile à interpréter
La sixième tapisserie, celle du sixième sens, ne s'interprète que par déduction de l'hypothèse des cinq sens2. On peut y lire, encadrée des initiales A et I, la devise « Mon seul désir » au haut d'une tente bleue.
Le toucher
Le goût
L'odorat
La vue
L'ouie
"Mon seul désir"
Les orignines :
Inspirées d'une légende allemande du xve siècle, les tapisseries furent tissées dans les Flandres, à une date inconnue mais probablement située entre 1484 et 1538.
Le style serait celui du Maître d'Anne de Bretagne, un enlumineur et graveur qui travaillait pour la commanditaire de la Chasse à la licorne, Anne de Bretagne, soit Jean d'Ypres, mort en 1508, ou son frère Louis. Tous deux sont issus d'une lignée de peintres, qui aurait inspiré les cartons des tapisseries.
Elles ont été datées de la fin du xve siècle, mais pour Jules Guiffrey elles datent incontestablement des premières années du xvie siècle. Jules Guiffrey attribue la réalisation de la tenture à des ateliers de la Creuse, à Felletin ou à Aubusson, mais elle ne se rattache alors à aucun style connu l'empêchant de répondre catégoriquement, cependant il remarque qu'elle est liée à la maison lyonnaise des Le Viste.
1963-1970