Timbre-62

Timbres-62

 Connexion  
924
On peut admirer comment Pierre Gandon a traité le ciel de Chambord, un peu comme la «manière noire» des graveurs, mais avec un ensemble de traits de burin très réguliers.
La manière noire ne se travaille pas au burin mais au «berceau», sorte de pilon plat muni de très petites pointes que l'on travaille d'un mouvement de balancier (on berce l'outil, d'où son nom ...) en appuyant plus ou moins fortement sur la plaque de cuivre. Il est évident que sur une plaque d'acier à peine plus grande que la taille du timbre on ne peut pas utiliser de berceau.
Le château de Chambord
Au cœur des terres marécageuses de Sologne, François Ier, tout jeune roi, ordonne la construction du château. Il n’y séjourna que quelques semaines. C’est une véritable œuvre architecturale que le roi se plaît à montrer à des souverains et ambassadeurs comme un symbole de son pouvoir inscrit dans la pierre. Le plan du château et ses décors ont été conçus autour d’un axe central : un escalier à doubles révolutions, inspiré par Léonard de Vinci, spirale ascendante qui mène au foisonnement des cheminées et chapiteaux sculptés, sur les terrasses.

Il faut attendre le règne de Louis XIV pour que l’édifice soit enfin achevé. Les abords du château sont aménagés, des écuries sont construites à l’extérieur du château et la rivière du Cosson, qui traverse le parc, est en partie canalisée pour assainir le site.

Au XVIIIe siècle, des travaux sont entrepris afin d’aménager l’intérieur du château. Louis XV en dispose pour loger successivement son beau-père roi de Pologne exilé entre 1725 et 1733, puis le maréchal de Saxe, en récompense de sa victoire militaire de Fontenoy (1745).La nécessité d’apporter chaleur et confort à l’édifice pousse les différents occupants à meubler de façon permanente le château et à faire aménager dans les appartements boiseries, parquets, faux-plafonds et petits cabinets.

Chambord est relativement épargné par la Révolution ; le château est pillé, le mobilier est vendu mais le monument échappe à la destruction. Il connaît ensuite une longue période d’abandon avant que Napoléon n’en fasse don en 1809 au maréchal Berthier en remerciement de ses services.

L’ensemble du Domaine de Chambord est ensuite offert en 1821 au duc de Bordeaux, petit-fils du roi Charles X. Les événements politiques qui le conduisent en exil ne lui permettent pas d’habiter son château. Il ne le découvre qu’en 1871 à l’occasion d’un court séjour pendant lequel il rédige son célèbre « Manifeste du drapeau blanc » qui l’amène à refuser le drapeau tricolore, et par là-même le trône.

À distance pourtant, le comte de Chambord est attentif à l’entretien du château et de son parc. Il fait administrer le domaine par un régisseur, entreprend de grandes campagnes de restaurations et ouvre officiellement le château au public. Après sa mort, en 1883, le domaine passe par héritage aux princes de Bourbon Parme, ses neveux. Le château et le parc sont propriétés de l’État depuis 1930.

Site Domaine national de Chambord
1951-1955